L'Approche Centrée sur la Personne

Carl Rogers (1902-1987)

Carl Rogers (né en 1902 à Oak Park, Illinois – mort en 1987 à La Jolla, Californie) est un psychologue humaniste nord-américain. Il a surtout œuvré dans le champ de la psychologie clinique, la relation d’aide (counselling) et l’éducation.


Sa méthode, l’Approche centrée sur la personne (ACP), met l’accent sur la qualité de la relation entre le thérapeute et le patient (écoute empathique, authenticité et non-jugement).

C’est une élaboration de ce qu’il a d’abord appelé la non directivité, également connue aujourd’hui sous le terme de Counseling rogerien.

Une étude publiée en 2002 dans la Review of General Psychology a classé Rogers parmi les six plus importants psychologues cliniciens du XXe siècle deuxième derrière Sigmund Freud.

 

Carl R. Rogers est né le 8 janvier 1902 à Oak Park, en Illinois, dans la banlieue de Chicago aux États-Unis. Il a grandi dans une famille profondément ancrée dans la religion chrétienne et dans le sens du devoir. Il a 12 ans lorsque ses parents achètent une ferme dans la région et son père devient agriculteur. Le jeune Carl passe donc sa jeunesse au contact de la nature. Après son parcours scolaire, Rogers décide de s’inscrire à l’Université du Wisconsin afin d’étudier l’agriculture pendant deux ans. Par la suite, il s’oriente vers la théologie mais un voyage en Chine en 1922 l’amène à douter des doctrines religieuses et il décide d’étudier la psychologie au Teachers College de l’Université Columbia.

Il obtient son doctorat en 1931, devenant ainsi psychologue clinicien.

 

Selon Rogers, les trois attitudes fondamentales du psychothérapeute (ou de l’aidant) sont: l’empathie, la congruence et le regard positif inconditionnel.

Dans l’approche rogérienne, le psychothérapeute ou le psychopraticien se doit d’être un exemple de congruence ou d’authenticité pour son client afin de signifier au client qu’il est, lui aussi, une personne et non pas un expert ou un conseiller.

Il y a congruence lorsqu’il y a correspondance exacte entre l’expérience, la prise de conscience et l’expression de soi, lorsqu’il existe en fait une cohérence dans l’expression de la personne, entre ce qu’elle ressent, ce qu’elle pense et comment elle agit.

 

L’empathie (ou verbalisation) s’exprime par des messages verbaux et non-verbaux. Les messages verbaux consistent en la répétition ou la reformulation des éléments-clés d’une problématique exprimée par un patient (c’est-à-dire davantage que le seul langage phatique). Le thérapeute est capable de comprendre une situation non pas depuis son propre cadre de référence, mais depuis celui de son patient.

 

La « chaleur » (ou considération positive, non-jugement), enfin, consiste en l’accueil inconditionnel du patient / client.

La personne est acceptée telle qu’elle est, dans l’Ici et maintenant, avec le cadre de référence qui lui est propre.

Une attitude humaine, chaleureuse et encourageante sont les points-clés de cette dimension.

Bien plus que des concepts à appliquer, l’approche rogérienne implique un savoir-faire mais surtout sont un savoir-être pour le thérapeute ou le conseiller.

Le travail de Carl Rogers s’est étendu à la pédagogie et à la résolution des conflits internationaux.

Dans le droit fil des pédagogies libertaires (voir Tolstoï pédagogue), en France, il fut une source d’inspiration pour les courants de pédagogie non-directive (Daniel Hameline) et dans la pratique du soutien psychosocial aux victimes de catastrophes.